« The Big Picture »
La newsletter de Marc Endeweld sur les coulisses de tous les pouvoirs à Paris et dans le monde.
Avec The Big Picture, je vais vous proposer chaque semaine des enquêtes et des analyses sur la vie politique, le monde des affaires, l’énergie, le renseignement, la géopolitique, la grande criminalité et la corruption.
Avec la fragmentation des publics et la crise des médias, les informations les plus stratégiques sont souvent noyées dans un océan de bruits divers, ceux suscités par les communicants, les « fermes de contenus », les guerres informationnelles propagées par les services de renseignement, mais aussi par les communautés de complotistes, souvent instrumentalisés par des enjeux qui les dépassent. Pour préserver le lien démocratique, il est nécessaire que le plus grand nombre ait accès au même niveau d’information. Cette évidence n’apparaît pourtant que rarement dans le débat public.
Dans ce contexte, j’ai décidé de laisser un accès principalement gratuit à mes articles sur « The Big Picture ». N’oubliez donc pas que ma production journalistique a un coût, exige du temps et nécessite une indépendance à toute épreuve. Comme je ne suis pas rentier, tout abonnement de soutien (mensuel, annuel) est largement bienvenu. Vous pouvez y souscrire ici :
La « vieille presse », la fin d’une aventure ?
À 43 ans, j’ai derrière moi près de vingt cinq ans d’expérience journalistique et près de vingt ans de carte de presse. Après mes tous premiers pas dans le métier en presse quotidienne régionale (PQR), pour Le Berry Républicain et La Nouvelle République du Centre Ouest, j’ai travaillé dans différents journaux à Paris, notamment à Marianne et Témoignage Chrétien, deux écoles différentes, deux tribus particulières, deux symboles du journalisme français.
J’ai donc connu ce que certains appellent aujourd’hui « la vielle presse ». Stagiaire, j’ai même traîné mes guêtres dans l’immeuble historique de TC, rue du faubourg poissonnière dans le 9e arrondissement de Paris, lieu mythique qui fut visé par l’OAS durant la guerre d’Algérie, et où était située il y a trente ans encore l’imprimerie de l’hebdo. Mais j’ai aussi apprécié lors de mes premiers pas à Marianne les bouclages à la Jean-François Kahn, qui se terminaient souvent par des airs de piano et des festins au restaurant près de la place de la République dans l’Est de Paris.
Longtemps free lance, « pigiste » (voilà comment on appelle un journaliste payé à la tâche), j’ai également collaboré pour des journaux aussi divers que Têtu, Les Inrockuptibles, Causette, Regards, Le Canard Enchaîné, Sciences Humaines, Politis, Le Courrier de Genève, Le Journal de Saint-Denis, ou des sites d’info tels que Bakchich.info ou Off-investigation. Grâce à la revue Charles consacrée à la vie politique, fondée par Arnaud Viviant et les éditions de la Tengo, j’ai pu proposer de longs formats magazine, comme j’ai pu le faire aussi dans Vanity Fair. Moins glamour, je me suis aussi essayé aux enquêtes économiques chez Capital, Alternatives Économiques ou La Tribune, autre haut lieu de la presse française, autre tribu, autre école, chez qui j’ai pu proposer une chronique hebdomadaire durant près de cinq ans. Depuis vingt ans, je publie également de longs papiers dans Le Monde Diplomatique.
À Marianne, j’ai pu sortir de nombreuses enquêtes. Il y a un peu plus de dix ans, j’y ai ainsi multiplié les scoops sur l’affaire Bygmalion qui amènera Nicolas Sarkozy devant le tribunal, mais j’y ai aussi couvert les secteurs de la défense, du renseignement, des relations diplomatiques entre la France et le Moyen-Orient, ou de grandes entreprises stratégiques comme Thales ou Areva. Il y a dix ans, j’ai également suivi en politique les premiers pas d’Emmanuel Macron et couvert sa campagne, ainsi que celle de Jean-Luc Mélenchon. Plus récemment, j’y ai publié des enquêtes sur différentes figures de la macronie : Alexis Kohler, Richard Ferrand, Bruno Roger-Petit...
« Avec Endeweld, les emmerdes arrivent ! ». Voilà comment un dirigeant de presse m’a accueilli lors de mon second passage chez Marianne. Il ne croyait pas si bien dire. Car cette nouvelle expérience fut brève, dans un magazine qui n’a cessé d’être malmené par son actionnaire depuis l’année dernière. Je suis donc un habitué des clauses, « de cession », de « conscience ». Et voilà trois clauses en sept ans dans un contexte particulièrement difficile pour la presse écrite en France.
Le journalisme ne se résume pourtant pas à la presse…
Au-delà des livres, assurer la continuité de mes enquêtes
Depuis mon premier livre d’enquête en 2010 sur les coulisses de la télévision publique en France, tant dans ses rapports à l’État qu’aux diffuseurs et producteurs privés (France Télévisions off the record, histoires secrètes d’une télévision publiques sous influences, Flammarion), j’ai multiplié les ouvrages d’enquête. J’ai ainsi publié le premier livre sur Emmanuel Macron en 2015 qui dévoilait ses ambitions présidentielles (L’Ambigu Monsieur Macron, Flammarion). En 2019, avec le Grand Manipulateur (Stock), je me suis penché sur les bas fonds de la macronie, autour de l’affaire Benalla. Et trois ans plus tard, au Seuil, j’ai publié L’Emprise, à la fois centré sur les bilans diplomatiques des trois derniers présidents (Sarkozy, Hollande, et Macron), et sur la place de la France dans la guerre économique entre la Chine et les États-Unis. Six mois plus tard, réagissant à l’invasion russe de l’Ukraine, j’enquêtais dans Guerres Cachées (Seuil, juin 2022) sur les enjeux énergétiques et stratégiques de la guerre.
Lors de la publication de tous ces ouvrages, le public fut largement au rendez-vous (sur six livres, trois ont été vendus à plus de 30 000 exemplaires, et deux autres à plus de 10 000 exemplaires). C’est aussi pour vous que j’ai décidé de continuer l’aventure avec cette newsletter.
Car aujourd’hui le numérique me permet de diffuser mes enquêtes directement et au plus grand nombre. Et si la désintermédiation permettait au journalisme de survivre ?
