Les ambitieux préparent déjà l’après Macron
En macronie, tous les yeux se tournent vers Matignon, mais d'autres pensent déjà à la prochaine présidentielle. Pour rebondir, Emmanuel Macron s'est rapproché de son ex-conseiller Philippe Grangeon.
Un petit air de déjà-vu. Comme une énième fusée politique sur un pas de tir. La semaine dernière, Les Échos ont consacré, dans leur magazine du week-end, plusieurs pages pour le moins louangeuses à Gabriel Attal, le jeune ministre des Comptes Publics. « Le charme, c’est indispensable pour aller loin en politique », n’a pas peur d’écrire le journaliste Henri Gibier dans son « enquête » consacrée aux « secrets d’une ambition ». Flatteur, forcément.
Tout l’article tourne autour de l’idée que Gabriel Attal, aujourd’hui 34 ans, se prépare aux plus hautes fonctions. « L’ambition ancienne, méthodique, de quelqu’un qui a la prudence de ne pas se proclamer promis à grand destin, mais la volonté de s’en construire un », décrit Gibier avant toutefois d’enfoncer le clou, en rappelant que l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing s’était, lui aussi, retrouvé à 33 ans ministre du Budget, en 1959. « Il égalise le record de VGE », se félicite le quotidien économique dans un intertitre. Nuances ou gros sabots, il faut choisir. Interviewé, le député Jean-René Cazeneuve, rapporteur de la commission des Finances, constate : « A Renaissance, c'est une star ».
Le temps est passé vite. Cinq ans plus tôt, tout juste nommé au gouvernement, le jeune Gabriel était encore « coaché » par Laurent Fontaine, l’ancien animateur producteur de TF1 (mais si, rappelez-vous, l’émission « Y a que la vérité qui compte » du duo Bataille & Fontaine) et par ailleurs proche ami de Bruno Roget-Petit, l’ancien journaliste devenu « conseiller mémoire » à l’Élysée.
Attal 2027 ou 2032 ?
Dans son article, Gibier constate que Gabriel Attal est un véritable control freak qui ne laisse rien au hasard. Comme un certain Emmanuel Macron. Le jeune ministre des Comptes publics sait bien qu’il lui est nécessaire d’emprunter une ligne de crête pour asseoir son ambition : se faire voir et faire savoir, sans pour autant faire de l’ombre à son patron de l’Élysée. Surtout, ne pas dévoiler son impatience pour les plus hautes fonctions, tout en se préparant à toute éventualité. C’est ce difficile exercice que je rapportais dans ma chronique de La Tribune dès février dernier : « L'ambitieux monsieur Attal séduit et divise la macronie de 2017 ».
Contrairement à l’article des Échos qui montre sans assumer de dire les choses, j’optais pour la clarté dans La Tribune : « Et si c'était lui ? Le jeune ministre du budget et des comptes publics et ancien porte-parole médiatique d'Emmanuel Macron fait fantasmer un parti en manque de leadership. Celui qui aura 39 ans dans 5 ans peut-il s'imposer dans la course à la succession pour l’Elysée ? Certains le pensent, et tous ne comptent pas forcément parmi ses plus fervents soutiens. Alors, Attal 2027 ou Attal 2032 ? ». Cette simple question suscita l’ire d’une partie de son entourage. Surtout, ne pas trop en dire, éviter à tout prix de se griller les ailes.
“Entrer à l’Élysée autour de la quarantaine”
Pourtant, tout montre que le jeune ministre de Bercy est du genre pressé… Comme Emmanuel Macron en son temps. Après le « débat » à l’Assemblée Nationale sur les retraites, la « star » Attal a immédiatement enchaîné sur le dossier de la fraude fiscale avant de s'envoler pour les États-Unis fin février. À peine était-il arrivé qu'il participait à une émission de débat politique sur MSNBC à propos de la guerre en Ukraine. Sur la plateau, « Gaby » est à l'aise, déclamant un anglais fluent façon Sciences Po pour décrypter la politique des Européens vis-à-vis de Volodymyr Zelensky. On est bien loin des questions budgétaires que le ministre est censé porter... Au programme également de cette visite nord-américaine à Washington et New-York rencontre avec des think tanks et autres relais d'opinion.
Bref, Gabriel Attal « réseaute » à fond et tente de prendre de l'épaisseur. Car, selon plusieurs sources, ses ambitions à venir sont importantes : « Il souhaite ravir la mairie de Paris en 2026 et rêve même de réitérer l'exploit d'Emmanuel Macron, c'est-à-dire entrer à l'Elysée autour de la quarantaine », souffle un confident du premier cercle élyséen. Encore récemment, une communicante habituée aux jeux des pouvoirs s’exclame devant moi : « Bien sûr qu’Attal vise la présidence ! ». Bien sûr.
Gabriel Attal, présidentiable ? « Dès 2027 ou pour 2032 ? », osait se demander un conseiller du gouvernement à la même époque. Depuis, en « macronie », son nom tourne de plus en plus parmi les futurs candidats possibles. Au point qu'Emmanuel Macron, lui-même, en prend ombrage : « le président commence à être irrité par l'activisme de son jeune ministre », flingue un fidèle parmi les fidèles. C’est que, comme chacun sait, Emmanuel Macron a toujours veillé, depuis 2017, à ce qu’aucune tête ne dépasse dans son camp, et surtout, qu’aucune ne puisse le surpasser.
Résultat, dans 20 minutes qui lui consacrait également un article fin février, Gabriel Attal tentait de réaffirmer sa loyauté envers le président : « Je ne prépare pas de campagne, pas de candidature », assurait ainsi celui qui « [s']interdit de [se] poser la question ». Peut-être, mais avec leur longue story publiée la semaine dernière, Les Échos semblent répondre pour lui (le ministre leur a d’ailleurs accordé une interview).
Un pied dans l’establishment parisien
Dans le monde politique, la chance joue, mais la préparation encore plus. À l’origine, Gabriel Attal était le compagnon de Stéphane Séjourné, actuel président du groupe Renew au Parlement européen et secrétaire national de Renaissance, et ancien conseiller parlementaire d’Emmanuel Macron à Bercy après avoir été militant au PS tendance DSK, dans les réseaux jeunes choyés par le vieux briscard Jean-Christophe Cambadélis. C’est que Séjourné est un pilier de la « bande de Poitiers », ces jeunes étudiants ayant milité au MJS, notamment au moment du mouvement anti CPE, et qui ont très tôt rejoint l’aventure Macron (entre 2015 et 2016) : parmi eux, on trouve Pierre Person qui fut député LREM durant le premier quinquennat, tout comme Mickaël Nogal, mais aussi Florian Humez ou Jean Gaborit, tous deux un temps conseillers sous la macronie avant de rejoindre le privé, ou le député Sacha Houlié qui, lui, a rempilé pour un second quinquennat, et est même devenu le président de la Commission des Lois depuis juin 2022.
Pour ces petits gars de la « bande de Poitiers », Gabriel Attal a toujours été une pièce rapportée, via… Stéphane. Tous ont mis du temps à comprendre que lui seul avait déjà un pied dans l’establishment parisien. Quand la plupart d’entre-eux venait de la France des sous-préfectures, lui avait un papa grand producteur de cinéma et fut élève à l’école alsacienne, cette école privée hyper select de la rive gauche. Quand eux ont fait « seulement » des facs en province, lui a bien sûr fait Sciences Po Paris. Quand eux n’étaient que militants au PS, lui était dès 2012 au cabinet de Marisol Touraine, la ministre de la Santé sous Hollande, où il rencontra Benjamin Griveaux, un des piliers de la bande rivale, la « bande de la Planche », celle d’Ismaël Emelien (le conseiller stratégie de Macron à Bercy puis à l’Élysée au début du premier quinquennat), ces jeunes technos proches de Pierre Moscovici et d’Havas, qui avaient participé à la campagne DSK aux primaires du PS en 2006.
Les soirées de Daniel Vial place Vauban
Aujourd’hui, Gabriel Attal - qui est « toujours officiellement pacsé » à Stéphane Séjourné, comme le souligne Les Echos - a toujours su que son destin était tout tracé. Le jeune ministre des Comptes publics sait y faire avec les gens qui comptent. Il a toujours eu les codes de Paris. Il y a quelques années, ce parisien avait soutenu activement Íngrid Betancourt, alors prise en otage en Colombie par les FARC, une grande amie de Dominique de Villepin. Attal est aussi une proche connaissance de Daniel Vial, lobbyiste de la « big pharma » française et internationale, qui par le passé, avait mis le pied à l’étrier à Jérôme Cahuzac dans ce secteur. Vial est un grand mondain qui aime recevoir dans son appartement de la place Vauban près des Invalides dans le 7e arrondissement (Ségolène Royal est une habituée de ses soirées comme nous l’apprend récemment Solenn de Royer du Monde).
Depuis, « Gaby » s’est fait un nom, lui aussi. « Gabriel Attal a pris du poids à Bercy », constate un communicant de la place de Paris. Parmi les « successeurs » d’Emmanuel Macron, il rivalise désormais avec Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, ou Laurent Wauquiez chez les Républicains. Comme Gabriel dans Les Echos, chacun de ces impétrants a d’ailleurs eu droit récemment à une grande interview ou un portrait dans la presse newsmag qui prépare l’avenir…
Dans l'entourage présidentiel, cette petite musique qui monte autour de Gabriel Attal n'est pas forcément du goût de tout le monde. Certains qui espèrent le retour d’Emmanuel Macron dès 2032 pour un troisième mandat (oui, oui…) craignent que Gabriel réussisse à « tuer le père ». Parmi ces plus fidèles et loyaux, il est hors de question de tourner la page aussi vite, il est tabou d'évoquer la fin politique d'Emmanuel Macron après ce second quinquennat. Pour cette catégorie de macronistes, personne ne peut réellement remplacer leur champion « disruptif » de 2017. À l'Elysée pourtant, d'autres sont séduits et tentés par l'énergie du ministre délégué aux Comptes Publics : « Il est très bien Gabriel ! » s'exclame ainsi un très proche de Brigitte Macron.
La guerre des ambitieux fait rage
De fait, depuis quelques mois, au sein de la macronie, la guerre des ambitieux fait rage. De tous les côtés, les écuries politiques se forment. « On a l’impression qu’Emmanuel Macron n’a déjà plus le pouvoir », remarque, sidéré, un ancien conseiller. Les médias se délectent. Ces derniers, las de la communication gouvernementale, relaient aussi les ambitions extérieures à la macronie considérées comme des alternatives aux « extrêmes » : Bernard Cazeneuve a refait un tour de piste ces dernières semaines pour taper sur la NUPES, et Laurent Wauquiez a commencé à parler et à s’exposer alors qu’il s’était interdit tout commentaire sur les retraites ces derniers mois.
Concernant les municipales, Clément Beaune, le ministre des Transports (ex conseiller d’Emmanuel Macron et plus loin encore, de Jean-Marc Ayrault) est déjà en campagne pour tenter de ravir la mairie de Paris à Anne Hidalgo. Sur ce terrain, la concurrence est rude : il se retrouve face à Gabriel Attal et à Olivia Grégoire, la ministre déléguée des PME, du Commerce et du Tourisme. « L’été dernier, Beaune avait également tenté de récupérer la direction de Renaissance, mais le président avait finalement tranché pour Séjourné », confie un ancien macroniste. À Paris, dans le milieu politique et économique, Beaune a bonne réputation. « C’est le plus sympa ! » lance un entrepreneur. Cette sympathie vient également du fait que ses relations avec Alexis Kohler, le puissant secrétaire général de l’Élysée, sont connues pour être exécrables…
Matignon, le match dans le match
Chez Renaissance, Stéphane Séjourné se pose quant-à-lui beaucoup de questions. Comme bien d’autres « ex » de la « bande de Poitiers », le responsable des macronistes se demandent où tout cela va nous mener… Au point d’envisager certains jours d’arrêter la politique et de revenir dans le privé. Cette grosse fatigue intervient alors que l’Élysée compte bien lui demander de rempiler pour porter les couleurs de Renaissance aux prochaines élections européennes.
Mais aujourd’hui, ce qui préoccupe les macronistes, c’est bien sûr Matignon, et une éventuelle succession d’Élisabeth Borne. « C’est le match dans le match ! » s’exclame un macroniste. Chaque camp, chaque écurie mène campagne plus ou moins discrètement par voie de presse. Il y a quelques semaines, l’éditorialiste des Échos, Cécile Cornudet, évoquait ainsi les noms de Gabriel Attal, de Gérald Darmanin et de Sébastien Lecornu. De leur côté, Challenges, le Fig’ Mag, le JDD, L’Opinion, ont sorti avec insistance la carte Julien Denormandie, l’ancien ministre de l’Agriculture et fidèle parmi les fidèles d’Emmanuel Macron, qui est revenu dans le privé en se lançant dans le projet d’une start up. En fait, son nom avait déjà été évoqué pour le poste de Matignon au printemps dernier. Certains le voyaient également comme un possible successeur d’Alexis Kohler à l’Élysée comme secrétaire général, ou comme un éventuel patron d’EDF. Cela ne doit rien au hasard : « C'est en fait ses anciens copains de l'Elysée, les fameux Mormons, qui font tourner son nom à chaque fois qu'un poste se libère, me rapporte un proche du président. Comme Denormandie est le chouchou du PR [président], et qu'il est le dernier de leur bande à forte valeur ajoutée, les Mormons font courir le bruit partout qu'il peut aller partout pour montrer qu'ils existent encore ! C'est drôle ! ». (lire à ce sujet ma chronique de septembre). Problème : le nom de Julien Denormandie est cité dans « l’affaire Kohler », même s’il n’a été entendu que comme simple témoin (Plusieurs de ses mails retrouvés par les policiers mettent ainsi à mal la défense de l’actuel SG de l’Élysée).
Le retour en grâce de Philippe Grangeon
En fait, en coulisses, chaque écurie pour Matignon est scrutée à l’Élysée. Du côté de « l’aile Madame » du château, certains poussent Gabriel Attal ou Sébastien Lecornu pour le poste. Du côté d’Alexis Kohler, on estime plutôt qu’Élisabeth Borne peut se maintenir. C’est en tout cas l’avis de l’ancien conseiller spécial d’Emmanuel Macron, Philippe Grangeon, considéré dans la macronie comme un des derniers tenants de « l’aile gauche ». Et à défaut de réussir à maintenir Borne en poste, Grangon et ses fidèles poussent… Julien Denormandie. Depuis le début du second quinquennat, Grangeon avait pourtant perdu de l’influence auprès d’Emmanuel Macron mais « il revient en force depuis un mois », me soufflait il y a quelques jours un initié de l’Élysée, c’est-à-dire depuis la fin mars. Ce soudain rapprochement s’explique-t-il par les difficultés présidentielles sur le dossier des retraites ?
Ces derniers mois, le président n’avait appelé son ancien conseiller spécial que dans les jours précédents le 49.3 (Avec Stéphane Séjourné, dont il est proche, et les patrons de groupes Renaissance à l’Assemblée et au Sénat, il était l’un des rares à être contre son utilisation). Il faut dire, Philippe Grangeon qui sera « macroniste jusqu’au bout », selon un initié, peut être précieux pour le président. Son bagage politique parle de lui-même : par le passé, cet ancien étudiant trotskiste a conseillé Nicole Notat à la CFDT, puis Florence Parly, Dominique Strauss-Kahn et Christian Sauter sous le gouvernement Jospin, et enfin, Bertrand Delanoë à la mairie de Paris.
Aujourd’hui, au sein de la macronie, Philippe Grangeon est en contact constant avec deux de ses proches, Elisabeth Borne, mais aussi le directeur de cabinet de cette dernière, Aurélien Rousseau. Il reste en lien avec l’ancien président de l’Assemblée Richard Ferrand, et ses « poulains » et chouchous s’appellent Gabriel Attal, Clément Beaune et Stéphane Séjourné. Au cours du premier quinquennat, s’il a plutôt bien travaillé avec Jean Castex, il s’était confronté à Édouard Philippe et à son directeur de cabinet d’alors, Benoît Ribadeau-Dumas.
Quand Grangeon marche avec Kohler et Notat
À l’inverse, sur la planète « technos », Philippe Grangeon voit souvent Alexis Kohler. Les deux hommes se voient soit le soir, soit lors de marches de 45 minutes partagées à deux. Régulièrement contesté au sein de la macronie, le secrétaire général de l’Élysée a récemment vu certains anciens conseillers de l’Élysée qui s’étaient surnommés « les Mormons », ceux qui avaient contribué à la victoire en 2017. Ainsi, on a appris que Sibeth Ndiaye était venue dîner à l’Élysée avec Alexis Kohler. Dernièrement, le secrétaire général a également rencontré Ismaël Emelien. Autre pièce importante pour Kohler, Grégoire Potton, ancien collaborateur socialiste sous le mandat Hollande, parmi les premiers à avoir rejoint l’aventure en Marche, et qui est discrètement devenu à la fin 2022 chef du pôle politique et parlementaire à l’Élysée. Potton, lui aussi, est un proche de Philippe Grangeon.
Mais si Philippe Grangeon est un véritable couteau suisse pour Emmanuel Macron, son compagnonnage passé auprès de la CFDT n’est pas forcément un avantage. Car le conseiller politique n’est pas du tout apprécié par Laurent Berger. Cela s’explique par de vieilles rancunes et des différences de lignes au sein du syndicat « réformiste » : car Berger, à l’origine, c’est la ligne de François Chérèque, alors que Philippe Grangeon fait partie de la team Nicole Notat qui s’est toujours opposée à Laurent Berger et qui ne cache guère son soutien à l’égard de l’actuel président de la République.
L’ancienne patronne de la CFDT, qui avait pactisé avec Alain Juppé lors du mouvement social de 1995, est notamment ulcérée de l’unité syndicale qui règne encore entre la CFDT et la CGT contre la loi sur les retraites. Ces derniers mois, elle a même tenté de rallier plusieurs anciens du syndicat dans un vague projet de tribune de soutien au gouvernement. Parmi eux, l’un des ses proches, Jacques Kheliff, ancien secrétaire général de la Fédération Chimie Énergie, avant de rejoindre le groupe chimique Rhodia comme directeur du développement durable, qui a exprimé auprès de certains macronistes son soutien à la « réforme ». « Tous ces gens n’ont pas compris qu’en 30 ans, le centre de gravité de la CFDT avait changé. Devenu le premier syndicat de France, il est plus écolo, plus à gauche, et plus jeune. Seul Pierre Ferracci, le patron du groupe Secafi Alpha, l’a compris », m’expose un très bon connaisseur de la CFDT. Ce n’est donc pas avec Philippe Grangeon qu’Emmanuel Macron va améliorer ses relations avec la CFDT dans les prochains mois.
Édouard Philippe réussira-t-il à devenir papy Biden ?
Et justement, à l’Élysée, n’en déplaise à Grangeon, Alexis Kohler a plutôt choisi Édouard Philippe pour la suite des événements. Le maire du Havre, qui a fait son retour médiatique en début d’année, a été le premier en octobre à publier un message de soutien au secrétaire général de l'Élysée quand a été rendue publique la mise en examen de ce dernier pour « prise illégale d'intérêt » dans le dossier MSC. Les deux hommes s'apprécient et se connaissent de longue date, et ce, bien avant Emmanuel Macron (Alexis Kohler fut représentant de l'État au conseil d'administration du port du Havre et également un « jeune rocardien » comme Édouard Philippe).
Ces deux « technos », parfaits représentants de la technostructure, aiment se rappeler les débuts du premier quinquennat. À l'époque, leurs vues étaient souvent semblables, et ils se retrouvaient à tomber d'accord sur de nombreux dossiers, accompagnés alors du secrétaire général du gouvernement de l'époque, Marc Guillaume, et du directeur de cabinet de Matignon d'alors, Benoît Ribadeau-Dumas. Cette « bande des quatre » avaient alors l'habitude de calmer les ardeurs de l'impétueux monsieur Macron. Pourtant, leur pouvoir sans partage leur a attiré de nombreux ennemis tant dans la macronie que dans le Petit Paris. « C'est injuste pour Édouard Philippe, il était beau, grand, il avait la gueule d'un homme d'État, mais maintenant, avec sa maladie qui se traduit par une perte de cheveux, on va le voir se rabougrir. Politiquement, cela va lui être fatal, il ne sera jamais président », cingle aujourd’hui un conseiller du soir d'Emmanuel Macron.
Forcément, dans notre monde de la politique spectacle et des apparences, et dans le match de l’après Macron, la jeunesse, la gueule d'ange et l'éloquence de Gabriel Attal sont peut être ses meilleures cartes. À moins que les Français ne se laissent pas séduire une seconde fois aussi facilement par un autre jeune premier et lui préfèrent pour les prochaines années un papy Joe Biden.
Ma conclusion : Tant qu on continuera de confier les renes du pays à des gens plus intéressés par leur plan de carrière personnel que par l avenir du pays et de ses citoyens, aucune chance que quoi que ce soit de positif pour l intérêt général advienne
Si Attal est nommé à Matignon, alors ils sera responsable de la défaite des européennes face au RN...